Le plastique à usage unique, c'est pas automatique

Masque jetable polluant dans la rue

Depuis le début de la pandémie, les plastiques à usage unique sont en essor malgré leur impact négatif bien connu sur l’environnement. Vu comme une solution viable contre la propagation du virus, on compte notamment parmi eux les gants, les emballages alimentaires sur les fruits et légumes, les plexiglass dans les commerces et bien évidemment les masques jetables. Ces plastiques sont ainsi utilisés en masse depuis six mois par les professionnels en première ligne, mais également par le public qui, jusqu’à maintenant, n’avait pas consommé ces produits, ou du moins pas dans de telles proportions… Le problème est que ces plastiques sont très difficiles à traiter et à recycler.

 

 

Nous nous inquiétons face au tsunami de plastiques qui nous envahissent depuis le début de la crise sanitaire. Dans l’imaginaire collectif, les emballages plastiques et jetables ont une espèce d’aura hygiénique et protectrice alors même que le virus peut survivre jusqu’à 7 jours sur ce type de matériaux, c’est à se demander à qui profite le crime… Oups les lobbys du plastique.

 

Penchons-nous dans un premier temps sur le sac à dos écologique d’un masque à usage unique et sur les limites du recyclage des déchets générés. Dans un deuxième temps, nous verrons que le masque en tissu est une alternative plus écologique et plus économe, mais qui a également un coût écologique. Enfin, nous verrons comment chez the loop project, en éco-concevant nos produits, nous réduisons fortement l’impact écologique de nos masques !

Le sac à dos écologique d'un masque à usage unique

Sac à dos écologique d'un masque à usage unique

Un masque jetable composé de plastique

Tout d’abord, quels sont les différents matériaux qui entrent dans la fabrication de ces masques à usage unique ?

  • Trois couches en polypropylène
  • Deux élastiques en caoutchouc recouverts de polyester
  • Une barrette nasale en métal recouverte de plastique
Logo polypropylene

Le polypropylène est un plastique que l’on trouve partout. Très fréquent en emballage alimentaire car inodore et non toxique, sa production en masse est source d’impacts environnementaux désastreux, de consommation de pétrole, ainsi que d’émission de gaz à effet de serre. Le problème du polypropylène c’est qu’il s’agit d’un plastique très résistant (utilisé entre autres pour faire les pare-chocs des voitures) qui se décompose en micro-plastiques que l’on retrouve notamment dans notre alimentation. Miam les pasta alla masque jetable !

Les limites du recyclage des masques jetables

Petit geste pour le planète : regardez cette vidéo en basse définition !

 

 « Une fois de plus, on a mis sur le marché un produit jetable, sans prévoir un système de collecte responsable » Henri Bourgeois Costa, porte-parole de la fondation Tara Océan, spécialisé dans la recherche océanographique.

Et oui, comme le souligne Monsieur Bourgeois Costa, les masques sont un fléau car ils ne sont pas recyclés proprement. Il existe certes une entreprise en France qui collecte les masques jetables afin de les transformer en d’autres produits (en plastique du coup), mais globalement ces masques finissent dans le meilleur des cas à la poubelle. Trop souvent, ils finissent dans les rues et atterrissent dans la nature. Rappelons le, huit millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans chaque année. C’est fort dommage quand on sait qu’il existe d’autres options propres et durables.

 

« Pas de nouveautés dans la façon de polluer ». Une situation que déplore Zero Waste, qui attire l’attention sur ce qui est en fait un problème systémique. « Quand on se heurte aux limites du recyclage des masques, ce sont les mêmes limites que pour les emballages plastiques qu’on dénonce depuis plusieurs années. ». Cette situation n’est en fait pas nouvelle : dans tous les cas, c’est le principe du jetable qui reste problématique en toile de fond. Limiter les déchets de masques jetables, c’est alors limiter l’afflux de masques jetables eux-mêmes. Il s’agit donc de se questionner sur l’usage des masques en tissu, réutilisables.

 

L'alternative écologique et économique : le masque en tissu

Masque AFNOR abeilles jaune et bleu

Un masque jetable composé de plastique

Le masque en tissu selon les normes proposées par l’AFNOR est composé de trois morceaux de tissu (coton principalement). Ceux-ci sont superposés les uns sur les autres, comme pour un masque chirurgical classique 3 plis. Il doit être en principe lavé à la machine à 60° après chaque usage. Un masque peut ainsi être utilisé au minimum 30 fois, tout en conservant les mêmes propriétés filtrantes que le masque à usage unique.

Par ailleurs, le masque en tissu apparaît comme une solution plus économe :

Environ un tiers des masques textiles (particulièrement les « masques grand public ») sont commercialisés à des prix de l’ordre de 10 à 30 centimes à l’utilisation vs. 95 centimes pour un masque jetable acheté en pharmacie. La solution écologique est également la solution économique !

L'impact écologique des masques en tissu neufs

Choisir un masque en tissu est donc préférable dans la mesure où sa durée de vie est plus de 30 fois supérieure, sa production et son utilisation sont moins polluantes. De plus le recyclage des masques en tissus passe par le circuit traditionnel du recyclage textile.

Toutefois, les masques en tissus ont, eux aussi, un impact écologique non négligeable. N’oublions pas que le coton nous vient de loin, s’il n’est pas bio, il sera cultivé en utilisant des pesticides très nocifs. La culture du coton est destinataire, à elle seule, de 25% des insecticides et de 10% des herbicides sur le marché et est très consommatrice d’eau. Le coton peut également être blanchi ou teinté, autant de procédés qui font eux aussi appel à des produits chimiques néfastes, qui se retrouvent par la suite dans la nature près des zones de production mais également à chaque lavage en machine. (Et puis aussi un peu dans vos poumons quand vous le respirez toute la journée…). Pensez donc à bien vérifier la provenance des tissus et les éventuels labels OEKO-TEX, bio mais aussi la lessive que vous utilisez !

Masque jetable COVID19
Masque jetable

Il se trouve en pharmacie, en supermarché, au bureau de tabac pour un prix compris entre 3€ et 10€. Attention, des tas de modèles sont en vente sur internet, sur Amazon ou CDiscount par exemple, mais tous n’ont pas la même efficacité. Les prix des masques en tissu varient selon les modèles, les fabricants et les normes suivies. Ainsi, pour une utilisation de 30 ports, un masque en tissu coûte entre 0,10€ et 0,30€ par utilisation. Si on le porte davantage, il devient de plus en plus rentable. Attention cependant à ne pas le porter au-delà de ses limites. Si vous constatez la moindre dégradation pensez à le recycler !

Masque tissu COVID19
Masque en tissu

Le prix des masques jetables a été multiplié par 19 dans l’Hexagone, passant d’environ 0,05€ avant la pandémie à 0,95€ TTC aujourd’hui. Ce prix est plafonné depuis le 2 mai 2020 et jusqu’au 10 janvier 2021, selon un décret publié au Journal officiel le 10 juillet 2020. La différence de pourcentage de filtration explique en grande partie les différences de prix que l’on peut trouver dans le commerce ou sur internet. Ainsi, les masques chirurgicaux les moins chers sont souvent de mauvaise qualité, avec notamment un risque de se casser au niveau du raccordement entre le masque et le système d’attache.

Un faible impact écologique : le masque en tissu upcyclé

Une éco-conception respectueuse de la planète

Dans son étude, l’ADEME démontre que la phase de production de la matière textile est la plus contributrice aux indicateurs d’impact environnementaux et de consommation des ressources car elle exige une quantité d’énergie, d’eau et de ressources considérable. Ainsi, la production de masque en tissu neuf a un impact écologique non négligeable par sa phase de production.

Chez the loop project, nous optons pour une éco-conception : en n’utilisant que des tissus upcyclés, nous ne puisons pas des ressources matérielles et énergétiques afin de produire du neuf. Nous réutilisons des tissus ne pouvant plus remplir leur fonction première pour leur donner une deuxième vie, avec plus de sens et dans une démarche anti-gaspillage (nos chutes sont toutes réutilisées pour d’autres produits ou faire du rembourrage). Nous n’utilisons d’ailleurs que du tissu pour fabriquer nos masques et refusons les élastiques pour attaches qui sont polluants, moins résistants et gênants pour vos petites oreilles attentives à la planète !

Des masques en série limitée

Nous fabriquons des masques upcyclés, en série limitée. Nous vendons nos masques 10€ l’unité. Ce prix peut vous paraître élevé, bien qu’il soit dans la moyenne des prix de masque en tissu. Pour être transparents nos produits sont fabriqués de manière artisanale, par nos 4 petites mains, chez nous en région parisienne, nous passons environ 1h par masque et y mettons beaucoup d’amour et de précision. Mais n’oublions pas l’un de nos 3 principes fondateurs : la monétisation alternative qui vous permet de ne pas payer avec vos euros mais avec un échange de ressources (temps, compétences, produits, à votre imagination, nous n’avons pas de limite !).

Faire de son mieux

Nous sommes conscients qu’il n’est pas toujours possible d’opter pour un masque en tissu : au travail où l’usage unique est imposé, en sortant sans son masque en tissu et en devant faire un crochet par la pharmacie pour en racheter un, dans un long trajet pour ne pas mourir asphyxiés par son propre CO2. L’idéal est de l’utiliser le plus souvent, dès que possible, d’en avoir plusieurs pour les utiliser quotidiennement. Le laisser dans des endroits stratégiques pour ne pas l’oublier (à côté de ses clés, dans une poche dans son sac à main, dans sa voiture, au bureau). Les masques deviennent des déchets que l’on ne recycle pas encore. Optons pour la non production de ces déchets, plutôt que leur recyclage !

 

Par de petits changements, nos habitudes évoluent. Nous souhaitons donner à chacun.e les moyens d’agir pour devenir acteur.trice de son propre changement.

Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas !

Conclusion

Pour conclure, voici un tableau récapitulatif comparant les fonctions d’un masque jetable à celle d’un masque en tissu upcyclé by the loop project !

Tableau comparatif masque jetable ou en tissu

Tableau récapitulatif des différences entre les deux types de masques

Attention à ne pas confondre les masques grand public jetables avec les masques chirurgicaux FFP2 utilisés par les professionnels de santé qui sont irremplaçables et indispensables.

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